Risque ou problème ?

Quelle différence y’a-t-il entre un risque et un problème ? Est-ce pertinent de se poser la questions ?

Commençons par quelques définitions.

Qu’est-ce qu’un risque ?

D’après le PMBoK un risque est:

« Évènement ou condition possible dont la concrétisation aurait un impact positif ou négatif sur un ou plusieurs objectifs du projet« . (PMBoK Ed.6)

Nous retrouvons dans cette définition trois éléments intéressants:

  • La potentialité: un risque est incertain. Peut-être surviendra-t-il, peut-être pas.

– Robert, est-ce qu’on aura ce problème ?

– P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non

  • L’impact peut être positif ou négatif

On n’est pas à l’abri d’une bonne nouvelle

Un risque est donc une potentielle bonne nouvelle (une opportunité) ou une potentielle mauvaise nouvelle (une menace), au sens de la gestion de projet.

Qu’est-ce qu’un problème ?

Concernant le problème et sa définition, nous avons un problème: le PMBoK ne le définit pas. Retournons-nous vers Larousse:

« Difficulté mettant dans une situation pénible, contraignante, contrariante » (Larousse)

Retenons donc de cette définition qu’un problème est une difficulté. Ce n’est donc pas une bonne nouvelle. De ce point de vu, problème et risque diffèrent.

De plus, cette difficulté nous met dans une situation pénible; il n’y a pas de conditionnel.

Nous voyons bien que risque et problème ne sont pas la même chose:

  • un risque peut survenir ou pas
  • un problème est là

Pourquoi différencier risques et problèmes ?

On peut se demander si nous ne sommes pas là dans un débat d’expert qui n’apporte rien au sujet.

Détrompez-vous ! Car ce qui est incertain, futur, peut être traité de manière préventive. Ce qui est certain n’appelle que du curatif.

Ce n’est pas une fois dans le mur que l’on peut se demander comment l’éviter

Ainsi, les réponses classiques à un risque sont (prenons l’exemple du risque négatif, ou menace par simplicité):

  • Acceptation
  • Evitement
  • Réduction de la probabilité d’occurrence
  • Réduction de l’impact
  • Partage
  • Transfert

Peut-on faire tout cela avec un problème ?

  • Acceptation: oui, on peut accepter de ne rien faire et de rester dans le mur
  • Evitement: bah justement, c’est trop tard !
  • Réduction de la probabilité d’occurrence: non, par définition le problème est déjà là, donc on ne peut pas l’éviter
  • Réduction de l’impact: oui et non. Ce n’est pas une fois dans le mur qu’on va se dire qu’on devrait utiliser des airbag, mais on peut toujours se demander comment sortir du mur pour continuer son chemin.
  • Partage: trop tard également en préventif, mais on peut partager son malheur avec d’autres.
  • Transfert: encore trop tard en préventif, mais on peut agir en curatif, un peu…

Vous le voyez, l’avantage du risque est qu’il n’est pas encore là, on peut encore agir dessus.

Quid des problèmes qui ne sont pas encore là ?

Il y a un cas intéressant: celui du problème qui n’est pas encore là, mais on sait qu’il va arriver. Par exemple, le client vous dit qu’il va appliquer les pénalités de retard: son dossier est en court, et très prochainement il vous l’envoie.

Là, vous pouvez agir avec un peu d’avance de phase, mais pas sur tout ! Nous sommes bien en présence d’un problème (c’est certain) et non d’un risque (qui aurait des chances que ça n’arrive pas).

Anticiper, anticiper, anticiper

La seule issue, c’est d’anticiper. Anticiper tous les problèmes qui pourraient survenir (c’est-à-dire les menaces) et toutes les potentielles bonnes nouvelles (les opportunités).

Cette anticipation qui est tellement clé dans les projets, dans les contrats, qui est la base même du métier.


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