L’estimation

Le processus d’estimation

L’estimation est comme un processus, avec ses données d’entrée, ses données de sortie, ses outils et ses méthodes.

Figure 1 – Le processus d’estimation

Les entrées

Les entrées se décomposent en deux grandes catégories.

Tout d’abord, les données relatives à l’objet à estimer. Il s’agit des hypothèses de départ, de spécifications techniques et/ou fonctionnelles, d’éléments de contexte de votre projet, de toute autre information que vous jugez pertinente.

Ensuite, les données relatives à l’estimation elle-même, comme le temps qui vous est alloué pour estimer, le but de l’estimation (ce que vous allez faire avec les résultats), les ressources matérielles dont vous disposez, et l’équipe qui pourra travailler avec vous sur cette estimation. Tout cela est évidemment important puisque vous n’allez pas estimer de la même façon si vous êtes tout seul ou si vous avez une équipe de 10 personnes, si vous disposez d’un ordinateur ou d’une base de données historiques de l’entreprise, si vous avez trois jours ou six mois.

Les sorties

En sortie, vous avez trois éléments :

  • Une valeur ;
  • Une incertitude ou imprécision ;
  • Des hypothèses.

Si je ne pense pas avoir besoin de vous expliquer en quoi consiste la valeur, je souhaite m’attarder sur les deux autres points. L’incertitude, ou encore imprécision, parfois précision, correspond à la fourchette de votre estimation, et vous donne donc les valeurs hautes et basses. Cela fait partie intégrante des données de sortie du processus d’estimation car la valeur est, par définition, erronée car une estimation de l’avenir basée sur des hypothèses qui doivent faire partie des données de sortie. En effet, valeur et incertitude ne sont que des résultantes des hypothèses prises. S’il doit y avoir débat sur une estimation, c’est donc bien sur les hypothèses et non sur la valeur.

J’ai vu trop souvent des estimations se limiter à une valeur, ce qui a des conséquences fâcheuses pour la suite. Ainsi, les hypothèses doivent notamment lister toutes les exclusions, c’est-à-dire les éléments qui n’ont pas été estimés soit parce que leurs estimations étaient trop imprécises, soit parce qu’ils ont été exclus du périmètre.

D’ailleurs, quand vous recevez une offre d’un fournisseur ou que vous envoyez une offre à un client, ne commencez-vous pas par lister le périmètre de votre offre (les hypothèses) avant de donner un prix (la valeur) ? Et l’incertitude me direz-vous ? Elle n’apparaît pas dans un devis, mais est prise en compte pour le calcul du prix final.

Les outils et méthodes

Les outils et méthodes classiquement utilisés en entreprise sont les suivants:

  • Dire d’expert: vous consultez une ou plusieurs personnes qui auront un avis éclairé sur le sujet;
  • Par analogie : vous partez de plusieurs projets à composantes similaires au vôtre pour réaliser l’estimation ;
  • Paramétrique : sur la base d’un historique, vous définissez une relation statistique entre différents paramètres. Cette méthode est souvent couplée avec un logiciel d’estimation ;
  • Par agrégation : vous estimez chacune des tâches de votre organigramme des tâches puis les additionnez pour en déduire le coût du projet ;
  • Méthode des trois points : cette méthode est décrite dans la technique PERT et consiste en une combinaison d’une valeur optimiste, d’une valeur pessimiste, et d’une valeur probable ;
  • Consultation de fournisseurs : cette méthode peut être assimilée à un dire d’expert dans la mesure où vous demandez son avis à un fournisseur que vous considérez être un expert sur le sujet ;
  • Logiciel d’estimation : il existe sur le marché différents logiciels d’estimation, et vous pouvez également développer le vôtre.

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